Code animal porte plainte contre le zoo d'Attilly

À l'appui de la plainte pour mauvais traitements et défaut de soins : un rapport alarmant sur les conditions de détention des animaux.
Le porc-épic, animal censé vivre en couple, est ici seul dans un enclos sale et bétonné.

Alertée à plusieurs reprises par des visiteurs sur les conditions de détention des animaux du zoo d’Ozoir-la-Ferrière, Code animal vient de déposer, le 26 janvier, une plainte auprès du tribunal de grande instance de Melun (Seine-et-Marne). Motifs : les mauvais traitements infligés aux animaux et un défaut de soins à leur encontre.

En avril 2014, l’association avait effectué une visite sur place pour vérifier les signalements des visiteurs. Elle avait alors constaté leur véracité en relevant que les conditions de détention n’étaient pas conformes à l’arrêté du 25 mars 2004. Un rapport a donc été réalisé, dans la foulée d’une deuxième visite, menée quatre mois plus tard, identique dans ses conclusions à la précédente.

Souffrance chronique

Les dysfonctionnements observés sur le terrain relèvent aussi bien de la sécurité du public que de la négation des besoins des animaux. Preuve d’une souffrance chronique de nombreuses espèces – tigres, panthères, hyènes et rapaces notamment –, des comportements stéréotypiques ont notamment été observés et filmés par nos soins. Quant aux primates, ils sont maintenus, pour la plupart, dans des enclos ne satisfaisant en aucun cas à leurs besoins spécifiques : sol en béton, cages étroites, aucun point de verdure pour les gibbons, les macaques et les atèles, ni agrès ni végétation pour les chimpanzés.

A l’appui de la plainte, l’association fournit un compte rendu détaillé de ses observations réalisées sur place, violant le principe des cinq libertés, établi par l’Organisation mondiale de la santé animale, comme standards minimaux applicables à la garde d’animaux :

  • être épargné de la faim et de la soif ;
  • être épargné de l’inconfort physique ;
  • être épargné de la douleur, des blessures et de la détresse physique ;
  • être libre d’exprimer des modes normaux de comportement ;
  • être épargné de la peur et de la détresse morale.

Niveaux élevés de stress

Cordelia Britton, spécialiste des primates de l’association britannique, Wild Future corrobore également le bien-fondé des inquiétudes de Code animal et de la plainte déposée : « La plupart des primates présents ne peuvent trouver refuge et n’ont pas suffisamment d’espace leur permettant de s’éloigner de leurs compagnons de cages ou de s’isoler du public. Ces conditions sont susceptibles de les soumettre à des niveaux élevés de stress et d’inconfort inutiles. »

Le zoo du bois d’Attilly avait déjà fait l’objet d’une enquête menée par la Fondation Born Free et Code animal, en 2009, dans le cadre d’un état des lieux plus global de 25 zoos français. Cinq ans après, rien n’a changé à Ozoir-la-Ferrière.

Publié le: 
28/01/2015