Le Tiger World dans la presse : circulez, y a rien à voir ?

En plus de la campagne promotionnelle qu’a lancée le zoo d’Amnéville depuis le printemps, l’établissement fait l’objet de nombreux articles de presse sur son numéro de dressage de tigres. Des articles la plupart du temps tout à la gloire de Michel Louis.
Le Tiger World d'Amnéville (juillet 2015). Crédit : Franck Camille Monguillon.

Malgré de vives protestations contre le zoo d’Amnéville, une mobilisation sur place, une campagne sur les réseaux sociaux et la prise de parole de l’Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA) à ce sujet, la presse continue, globalement, à ne présenter qu’une facette du projet, celle proposée par le directeur de l’établissement, Michel Louis.

Or n’est-il pas du devoir des journalistes, face à un projet aussi polémique que celui d’Amnéville, de présenter les arguments des uns et des autres, de creuser les affirmations, de poser un regard critique sur les faits, voire de mener des investigations ?

Budget publicitaire

Dans le cas présent, beaucoup d’articles, en particulier dans la presse locale, ressemblent à s’y méprendre à de la publicité. Que ce soit par exemple dans Le Républicain lorrain ou dans L'Alsace (à qui Code animal vient d'adresser un courrier), le point de vue des opposants au Tiger World est présenté de façon lapidaire et caricatural, quand il est présenté. Nous sommes donc en droit de nous demander si l’annonceur qu’est le zoo d’Amnéville, fort de ses 2,5 millions d’euros de budget, n’exercerait pas une forme de pression, même tacite, sur des journaux bien souvent en mal de financement.

La question se pose d’autant plus que Code animal avait, dans le passé, demandé le soutien de différentes associations œuvrant pour les animaux sur le terrain, en vue de bénéficier de leur expertise sur les espèces détenues dans les cirques. Une association avait ainsi dû renoncer à une telle collaboration, le zoo d’Amnéville l’ayant menacée de lui couper les vivres.

Si ce genre de méthode fonctionne sur des associations défendant la conservation des espèces in situ, on peut facilement imaginer qu’il fonctionne aussi sur un support de presse. Un encart publicitaire est si vite retiré...

Code animal est là pour présenter l’envers du décor des cirques et des zoos. Et continue à se tenir à la disposition de la presse pour lui en faire part.

Publié le: 
22/07/2015