Après la Révolution française, c'est encore du côté de l'Allemagne que vint la critique, avec l'ouvrage, justement intitulé De l'Allemagne (1810), de Madame de Staël. Maurice Souriau. Si les anecdotes romanesques d'Alexandre Dumas s'intégrèrent rapidement à la légende de la bataille d'Hernani, c'est avec Adèle, son épouse, que celle-ci commença véritablement à prendre cette tonalité épique qui serait la caractéristique principale du récit de Gautier. Et, pour que le public vît bien « jusqu'à quel point d'égarement » s'était aventuré Hugo, on lui montra des vers tronqués. »[75]. Ainsi Cromwell était-il à la fois un Tibère et un Dandin[22]. La versification hugolienne donna tout de même au public l'occasion d'un énorme fou rire, à la scène 4 de l'Acte I : « Oui, de ta suite, ô roi ! Et ils ont raison : la pièce détruit méthodiquement toutes les conventions en matière d'écriture théâtrale : fini, le lieu unique, l'intrigue de 24 heures ! Les Jacobites (1885) La version du 25 décembre 2008 de cet article a été reconnue comme «, Un siècle et demi de combats pour le théâtre, S'extraire du carcan classique : vers le drame romantique, Critiques du classicisme au théâtre sous l'Ancien Régime, 25 février 1830 : le triomphe de la Première, Franck Laurent, « Le drame hugolien : un "monde sans nation" ? D'autant que l'on connaissait, depuis Le Mariage de Figaro, l'effet qu'une pièce de théâtre pouvait avoir sur le public[59] (la pièce de Beaumarchais avait d'ailleurs plusieurs années été interdite de représentation durant la Restauration[60]). The title originates from Hernani, a Spanish town in the Southern Basque Country, where Hugo's mother and her three children stopped on their way to General Hugo's place of residence. Les deux représentations qui suivirent eurent autant de succès : il faut dire que le baron Taylor avait prié Hugo de faire revenir sa « claque » (qui n'aurait plus à passer l'après-midi dans le théâtre), et que pas moins de six cents étudiants formaient la troupe des partisans de l'écrivain[99]. Le roi refusa d'accéder à leur requête[55]. Guillaume Gallienne remet dans son contexte l’épisode de la bataille d’Hernani. Il refusa, avec un certain mépris, cette proposition de conciliation. La Bataille d'Hernani (1880) La Maison de Moliére (1880) Madame de Maintenon (1881) Severo Torelli (1883) Translated into Portuguese by Jaime Victor and Macedo Papança, Visconde de Monsaraz, and performed in Lisbon at the National Theatre in 1887. — j'en suis », murmure un Hernani menaçant. Guizot avec son essai sur Shakespeare de 1821 et surtout Stendhal avec les deux parties de Racine et Shakespeare (1823 et 1825) défendirent des idées similaires, le dernier poussant plus loin encore la logique d'une dramaturgie nationale : si pour Madame de Staël l'alexandrin devait disparaître du nouveau genre dramatique, c'est parce que le vers bannissait du théâtre « une foule de sentiments » et qu'il interdisait « de dire qu'on entre ou qu'on sort, qu'on dort ou qu'on veille, sans qu'il faille chercher pour cela une tournure poétique »[9], Stendhal le rejetait pour son inaptitude à rendre compte du caractère français : « il n'y a rien de moins emphatique et de plus naïf » que celui-ci, expliquait-il. » Hugo fut contraint de remanier le vers[106]. L'auteur de la préface de Cromwell ne pouvait se permettre de passer au second plan et de laisser le devant de la scène à des dramaturges qui, bien qu'ils fussent ses amis, n'en étaient pas moins des rivaux qui menaçaient, de l'intérieur de son camp, la position dominante de Victor Hugo[61]. Ils étaient encore à leur couvert quand le public commença à entrer dans la salle. La bienséance ? « Folio Théâtre ». C'était l'âge de Bonaparte et de Victor Hugo à cette date »[88]. Le roi de Castille Don Carlos entre discrètement durant la nuit dans la chambre de Doña Sol dont il est amoureux : pour ce faire il se fait passer pour son amant, et paie la duègne pour qu’elle consente à le laisser passer. », Jean-Marie Thomasseau, « Le théâtre et la mise en scène au. Le « j'en passe et des meilleurs » par lequel il y était mis un terme devint proverbial[99]. GY1 1DG. Héritière d'une longue série de conflits autour de l'esthétique théâtrale, la bataille d'Hernani, aux motivations politiques au moins autant qu'esthétiques, est restée célèbre pour avoir été le terrain d'affrontement entre les « classiques », partisans d'une hiérarchisation stricte des genres théâtraux, et la nouvelle génération des « romantiques » aspirant à une révolution de l'art dramatique et regroupée autour de Victor Hugo. On espérait à la préfecture que des échauffourées éclateraient, obligeant à disperser cette foule de jeunes gens anticonformistes . Écrit tout aussi rapidement que Marion de Lorme (entre le 29 août et le 24 septembre 1829[64]), Hernani fut lu devant un public d'une soixantaine d'amis de l'auteur et fut acclamé. », in. Article détaillé : Bataille d'Hernani. Déjà à cette époque on observait que les chahuts étaient le fait de groupes de spectateurs qui avaient parfois organisé au préalable leur manifestation[35]. L'amertume de ce dernier transparaît dans les intitulés de ses recueils de poèmes des années suivantes : Les feuilles d'automne, Les chants du crépuscule... Mais il ne tarde pas à prendre sa revanche avec l'actrice Juliette Drouet, qu'il rencontre à la faveur des répétitions de Lucrèce Borgia. On se bat et l'on joue du poing au milieu des fauteuils d'orchestre. Download books for free. La pièce ne serait pas jouée. Albert Besnard, la Première d'Hernani. The play was given its premiere on 25 February 1830 by the Comédie-Française in Paris. PLANNINGTOROCK's profile including the latest music, albums, songs, music videos and more updates. Parmi ces derniers, le principal lieu de diffusion de l'esthétique romantique était le théâtre de la Porte-Saint-Martin, où seraient joués la plupart des drames de Dumas ainsi que plusieurs pièces de Hugo, au milieu de vaudevilles et de mélodrames[45]. En décembre 1827[13], Victor Hugo fit paraître à Paris un important texte théorique en guise de justification de sa pièce Cromwell, éditée quelques semaines plus tôt, et dont l'histoire littéraire se souviendrait sous le titre de « Préface de Cromwell ». Après François Coppée et son poème intitulé « La bataille d’Hernani » (1882) qui « radicalis[ait] les éléments constitutifs de la bataille », Edmond Rostand apporta sa pierre à l'édification de la légende d’Hernani, avec son poème « Un soir à Hernani. Elle reste connue sous le nom de « bataille d'Hernani », du nom d'une pièce de Victor Hugo que l'on jouait ce soir-là pour la première fois à la Comédie-Française ! Par ailleurs, les adversaires esthétiques de Hugo, les dramaturges néo-classiques, étaient eux aussi libéraux[80] et ils se livraient à un travail de sape auprès des comédiens, qu'ils entreprenaient de démotiver[81]. Il ne craignait pas de pratiquer « l'enjambement qui l'allonge », qu'il préférait à « l'inversion qui l'embrouille »[26]. Cette thèse a donné lieu à des publications, par exemple dans la Revue d'Histoire maritime, et à des conférences dans des colloques scientifiques. À la fin du mois suivant, le combat déserta le théâtre pour se poursuivre dans la rue : les Trois Glorieuses commençaient, révolution dont on a pu dire par la suite que la Bataille d'Hernani avait constitué la répétition générale[116]. de l'académie de Lille, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bataille_d%27Hernani&oldid=177634077, Portail:Littérature française ou francophone/Articles liés, Portail:Littérature française/Articles liés, Portail:France au XIXe siècle/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Voilà tous ces jeunes gens obligés d’attendre depuis 3 heures jusqu’à 7, sur leurs banquettes, sans pouvoir bouger. Troublé par cette présence si imposante et si charmante, confus d’être si peu de chose à votre endroit, que vous remplissez d... Lire la suite. Ainsi, Firmin, âgé de 46 ans, interpréterait Hernani, censé être âgé de 20 ans. 38 Hauteville, St Peter Port. Le Théâtre-Français était depuis 1812 soumis à un régime particulier : il n'avait pas de directeur et était dirigé par une communauté de sociétaires, elle-même dirigée par un commissaire royal : en 1830, celui-ci était un homme qui, autant que faire se pouvait, soutenait la nouvelle esthétique romantique : le baron Isidore Taylor. Hernani is a drama in rhyming alexandrines by the French romantic author Victor Hugo. Conscients de la situation, les principaux fournisseurs du Théâtre-Français en pièces nouvelles, les auteurs de tragédies néo-classiques adressèrent-ils en janvier 1829 une pétition à Charles X afin qu'il interdît la représentation en ce lieu du drame romantique. Néanmoins, malgré toutes ces batailles gagnées au cours des dernières années précédant 1830, il revenait à Victor Hugo d'en mener une nouvelle, pour donner droit de cité à sa propre esthétique, qui mettrait sur la scène du Théâtre-Français, non plus une œuvre en prose, comme l'avait fait Dumas, mais un drame en vers qui revendiquerait pour lui-même l'héritage de tous les prestiges de la tragédie, qu'il s'agisse du grand style, ou de la capacité qu'avaient les grands dramaturges classiques de poser les problèmes du pouvoir[42]. Les éléments essentiels de ce « mythe d'un Grand Soir culturel »[128] furent fixés dès le XIXe siècle par des témoins directs des évènements : Alexandre Dumas, Adèle Hugo et surtout Théophile Gautier, hernaniste acharné. La bataille d'Hernani, 2002. « Hierro, despierta te ! L'alliance entre le grotesque et le sublime ne devait toutefois pas être perçue comme une alliance artificielle qui s'imposerait aux artistes à la manière d'un nouveau code dramatique : il découlait au contraire de la nature même des choses, l'Homme portant en lui ces deux dimensions. Hugo n'avait pas seulement comme ennemi les défenseurs du gouvernement réactionnaire de Polignac : à l'autre bout de l'échiquier politique, les libéraux se méfiaient de l'ancien « ultra », qui avait commencé à se rapprocher d'eux à la fin de l'année 1829[77], tout en ne cachant pas sa fascination pour Napoléon[78]. C'est une lutte en commun. Or, la claque était composée de proches des dramaturges classiques, leurs clients habituels, et était donc peu susceptible de soutenir avec tout l'enthousiasme souhaité la pièce de leur ennemi[83]. Cinq jours plus tard, le Théâtre-Français acceptait la pièce à l'unanimité[65]. Anne Ubersfeld, « Le moi et l'histoire », in J. de Romeron. Cité par Anne Ubersfeld, Le Drame romantique, Les deux vers ont le même nombre de syllabes en raison de la, Le parallèle est établi par Anne Ubersfeld, in. Si la pièce fut un succès commercial (pas moins de 1 000 Francs de recette par représentation[117]), si elle consacra Victor Hugo comme chef de file du mouvement romantique en même temps qu'elle en faisait la victime la plus célèbre du régime de plus en plus impopulaire de Charles X[118], ce succès de scandale marqua également le début d'un certain dédain des doctes pour le drame romantique en général, et pour le théâtre de Hugo en particulier[119]. Par ailleurs, Stendhal s'insurgeait contre le fait que l'esthétique au théâtre demeurât au XIXe siècle ce qu'elle avait été aux deux siècles précédents : « De mémoire d'historien, jamais peuple n'a éprouvé, dans ses mœurs et dans ses plaisirs, de changement plus rapide et plus total que celui de 1770 à 1823 ; et l'on veut nous donner toujours la même littérature ! Mais elle était présentée au théâtre de la Porte-Saint-Martin, et non au Théâtre-Français, qui serait pour Hugo la forteresse à conquérir. Ce public n'était pas choqué par les distorsions que Hugo faisait subir à l'alexandrin classique : l'enjambement qui fait passer l'adjectif « dérobé » au vers qui suit celui où se trouve son substantif (le fameux « escalier ») ne choqua pas autant que le prétendit Gautier[103]. This is a file from the Wikimedia Commons.Information from its description page there is shown below. Pour le critique du Globe, journal libéral, Trente ans marquait la fin du classicisme au théâtre, et il s'en prenait aux tenants de cette esthétique : « Pleurez sur vos chères unités de temps et de lieu : les voilà encore une fois violées avec éclat […] c'en est fait de vos productions compassées, froides et plates. Isabelle Grégor a obtenu un doctorat de Lettres modernes avec une thèse consacrée au récit de voyage de Bougainville. Il leur restait quatre heures à attendre dans le noir avant que n'arrivent les autres spectateurs. Tous ceux-là étaient favorables à Hugo, soit pour avoir adhéré aux thèses de la préface de Cromwell, soit parce qu'il s'agissait d'un auteur qui était en butte à la censure du gouvernement. Ils ne pouvaient en revanche, en ce qui concernait l'interprétation du drame nouveau, rivaliser avec les grands acteurs du théâtre de la Porte-Saint-Martin, un Frédérick Lemaître ou une Marie Dorval. de ta suite ! Avant la première représentation d'Hernani, la « claque » fut réunie. Le 25 février 1830 se déroule à Paris la plus fameuse bataille qu'aient jamais livrée des hommes de plume et des artistes. Il s’ensuivit des accidents fâcheux pour les belles dames aux souliers blancs ou roses qui avaient leur loge au quatrième. Bataille qui fut reconstituée, par et pour des lycéens, en 2002, lors des célébrations du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo[132], tandis qu'un téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe (sur un scénario de Claude Allègre et Jean-Claude Carrière), La Bataille d'Hernani, contribuait à donner une nouvelle vigueur au récit inspiré par les évènements qui avaient entouré, cent soixante-douze ans plus tôt, la création de la pièce de Victor Hugo. Des extraits consacrés à l'évocation de la bataille d'Hernani de ces trois textes, ainsi que des articles de Gautier, des lettres et des notes de Victor Hugo sur le même sujet, sont accessibles en ligne sur le site du Centre Régional de Documentation Pédagogique de l'Académie de Lille, dans un dossier réalisé par Françoise Gomez. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Mais il fallait encore que la commission de censure rendit un avis favorable, ce qui était d'autant moins certain que le gouvernement modéré de Martignac avait été remplacé par celui du prince de Polignac. Les prisonniers cherchèrent un lieu élevé, reculé, sombre, dans le théâtre, pour remplacer celui qui, par l’absence des ouvreuses, leur faisait défaut. Toutes les manifestations de la querelle d'Hernani ne furent pas aussi plaisantes que ces parodies : un jeune homme fut tué dans un duel, en défendant les couleurs de la pièce de Victor Hugo[114]. Le public se partageait donc entre les partisans de Victor Hugo, ses adversaires, et les curieux venus assister à cette première qui partout était annoncée comme étant la dernière d'une pièce dont on avait tant parlé. Par ailleurs, Alexandre Dumas, qui se flattait d’avoir, avec sa pièce Henri III, remporté « le Valmy de la révolution littéraire » souligne que les comédiens français, pris dans leurs habitudes, se montraient incapables de passer du tragique au comique comme l’exigeait la nouvelle écriture du drame romantique. [ 160 ] , a aussi rencontré de nombreuses difficultés dans la présentation de ses pièces. Want to caption or translate video? Ridiculisée par une armoire à balais où est obligé de se cacher le roi d'Espagne. Alexandre Dumas a donné un récit truculent de ces répétitions et, notamment, de la querelle entre l'auteur et l'actrice qui trouvait ridicule le vers où elle disait à Firmin « Vous êtes mon lion, superbe et généreux », qu'elle souhaitait remplacer par « Vous êtes Monseigneur vaillant et généreux »[71]. Cette métaphore animalière, si elle n'était pas inédite dans le théâtre classique (on la retrouve dans Esther de Racine et dans L'Orphelin de la Chine de Voltaire[72]), avait en effet pris dans le premier tiers du XIXe siècle une connotation juvénile dont la comédienne estimait qu'elle convenait bien peu à son partenaire de jeu[73]. Qui plus est, la tragédie classique française, qui ne s'intéressait pas au peuple et à laquelle le peuple ne s'intéressait pas, était par nature un art aristocratique, qui par là même renforçait encore la division sociale en la doublant d'une division des publics de théâtre. Accompanied by Théophile Gautier, Nanteuil was present at the famous Bataille d'Hernani in 1830, when Victor Hugo's unconventional poetic drama was loudly booed by the traditionalists but so hailed by its partisans that it paved the way for the young romantics' success. Mais la presse libérale n'était pas en reste : son leader, Armand Carrel, écrivit pas moins de quatre articles dans Le National pour dénoncer la monstruosité du drame hugolien, et surtout pour mettre en garde le public libéral contre les amalgames répandus par l'auteur de Cromwell : non, le romantisme n'était pas l'expression du libéralisme dans l'art, et la liberté artistique n'avait rien à voir avec la liberté politique[109]. Dans ce conflit, déjà, les positions des uns et des autres étaient surdéterminées par leurs convictions politiques. Henri III de Valois-Angoulême est assassiné par un moine le 1er août 1589. Ruy Blas, 2002. Le jeune Hugo lit lors de ces réunions ses oeuvres poétiques. Il fut question de l'interdire, ce qui provoqua de virulents échanges entre les partisans et les détracteurs de la pièce. Pour le reste, le rapport de la commission de censure indiqua qu'il lui semblait plus judicieux, quoique la pièce abondât en « inconvenances de toute nature », de la laisser représenter, afin que le public vît « jusqu'à quel point d'égarement peut aller l'esprit humain affranchi de toute règle et de toute bienséance »[66]. Grande fut sa stupéfaction et celle des beaux messieurs et des belles dames en voyant ces individus barbus, chevelus, ayant poil partout sur la tête, dévorant de la nourriture, accroupis, à cheval, étendus sur les banquettes, tous dans des positions malséantes ou choquantes. » (. » (cf. Le dessein de Dumas dans ses Mémoires était en fait de lier la réception des deux pièces, de faire accréditer l'idée qu'il y avait eu une « bataille de Christine » contemporaine et solidaire de la bataille d'Hernani, réduisant presque cette dernière « à une querelle entre l’auteur et les acteurs »[132]. Ce qui en revanche provoquait les sarcasmes et les quolibets, c'était la trivialité des dialogues, l'usage d'un vocabulaire qui n'avait pas cours dans la tragédie classique : l'absence de périphrase dans le « vous avez froid » de dona Sol à la seconde scène de l'acte I provoquait les sifflets ; un dialogue comme « Est-il minuit ? Evelyn Blewer, Cette représentation est racontée en détail par Anne Ubersfeld dans. L'idée de Hugo de faire « un art élitaire pour tous », un théâtre en vers destiné à la fois à l'élite et au peuple, lui semblait dangereuse[110]. Les lendemains sont plus tristes. La perception que les contemporains eurent de la pièce fut assez rapidement conditionnée par la légendaire bataille qui avait entouré sa création. Au moment qu’ils avaient arrêté pour leur repas, vers 5 heures, ils se mirent à cheval sur les banquettes et formèrent en se faisant vis-à-vis des espèces de tables.Ils prolongèrent le plus longtemps possible cet attablement pour tuer le temps. La critique existait également outre-Rhin, marquée notamment par l'essai de Lessing intitulé Dramaturgie de Hambourg (1767-1769, traduit en français en 1785). (Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, 1863). Choisissant de raconter les chahuts occasionnés par Christine, Le More de Venise et Hernani, et faisant de sa propre pièce le paradigme des résistances rencontrées par le mouvement romantique, il tend dans ses Mémoires à minorer le caractère marquant des évènements qui entourèrent les représentations de la pièce de Hugo[132].

bataille d'hernani date 2021