Ne m’emportes-tu rien ? L’avare. LA FLÈCHE.- Qui se sent morveux, qu’il se mouche. Répondre HARPAGON.- Pardonnez-moi, pardonnez-moi. CLÉANTE.- Bien des choses, ma sœur, enveloppées dans un mot. Qu’est-ce qu’Élise reproche à … . Il regarde vers le jardin.- Ouais. Ici, La Flèche demande pardon d’employer le mot, (Il lève la main pour lui donner un soufflet. HARPAGON.- Plût à Dieu que je les eusse dix mille écus ! Quant à ton frère, je lui destine une certaine veuve dont, ce matin, on m’est venu parler; et, pour toi, je te donne au seigneur Anselme. ÉLISE.- Nous marchandons, mon frère et moi, à qui parlera le premier [30] Nous marchandons [...] à qui parlera le premier : nous hésitons, nous n’arrivons pas à décider entre nous qui parlera le premier. mon père, le bien n’est pas considérable [33] N’est pas considérable : n’est pas à considérer, ne doit pas entrer en ligne de compte. (1682). [14] VAR. HARPAGON.- Sais-tu bien de quoi nous parlons ? VALÈRE, ÉLISE. Ce n’est pas qu’il n’y ait quantité de pères qui aimeraient mieux ménager la satisfaction de leurs filles, que l’argent qu’ils pourraient donner ; qui ne les voudraient point sacrifier à l’intérêt, et chercheraient plus que toute autre chose, à mettre dans un mariage cette douce conformité qui sans cesse y maintient l’honneur, la tranquillité, et la joie ; et que... VALÈRE.- Il est vrai. CLÉANTE.- Le mariage peut nous faire peur à tous deux, de la façon que vous pouvez l’entendre ; et nous craignons que nos sentiments ne soient pas d’accord avec votre choix. un merveilleux effet ; et c’en est assez à mes yeux, pour me justifier l’engagement où j’ai pu consentir : mais ce n’est pas assez, peut-être, pour le justifier aux autres ; et je ne suis pas sûre qu’on entre dans mes sentiments. Et que nous servira d’avoir du bien, s’il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d’en jouir ? Je vous vois soupirer, hélas, au milieu de ma joie ! Mais avant que d’aller plus loin, je sais que je dépends d’un père, et que le nom de fils me soumet à ses volontés ; que nous ne devons point engager notre foi, sans le consentement de ceux dont nous tenons le jour ; que le Ciel les a faits les maîtres de nos vœux, et qu’il nous est enjoint de n’en disposer que par leur conduite [9] Que par leur conduite : que conduits par eux, qu’en suivant leur avis. Voilà qui crie vengeance au Ciel ; et à vous prendre depuis les pieds jusqu’à la tête, il y aurait là de quoi faire une bonne constitution [25] Une constitition : une constitution de rente, qui était le substitut du prêt à intérêt. s’avisât de révéler notre secret ? HARPAGON.- Et qu’un mari aurait satisfaction avec elle ? Harpagon. bien placé, et ne conserve seulement que ce qu’il faut pour sa dépense. CLÉANTE.- Moi ? Elle se nomme Mariane, et vit sous la conduite d’une bonne femme de mère [12] Une bonne femme de mère : une mère âgée. VALÈRE.- Je dis que dans le fond je suis de votre sentiment ; et vous ne pouvez pas que vous n’ayez raison [35] Vous ne pouvez pas que vous n’ayez raison : il ne se peut pas que vous n’ayez raison. On le sait bien. Monsieur, je vais la suivre, pour lui continuer les leçons que je lui faisais. On n’a que faire d’avoir peur de trop charger la complaisance ; et la manière dont on les joue, a beau être visible, les plus fins toujours sont de grandes dupes du côté de la flatterie ; et il n’y a rien de si impertinent, et de si ridicule, qu’on ne fasse avaler, lorsqu’on l’assaisonne en louange. [33] N’est pas considérable : n’est pas à considérer, ne doit pas entrer en ligne de compte. VALÈRE.- Cela est vrai. CLÉANTE.- Une jeune personne qui loge depuis peu en ces quartiers, et qui semble être faite pour donner de l’amour à tous ceux qui la voient. Je trouve ici un avantage, qu’ailleurs je ne trouverais pas ; et il s’engage à la prendre sans dot. Valère, chacun tient les mêmes discours. . Il est bien nécessaire d’employer de l’argent à des perruques, lorsque l’on peut porter des cheveux de son cru, qui ne coûtent rien. VALÈRE.- Hé que pouvez-vous craindre, Élise, dans les bontés que vous avez pour moi ? HARPAGON.- Voilà Valère ; veux-tu qu’entre nous deux nous le fassions juge de cette affaire ? HARPAGON, père de Cléante et d’Élise, et amoureux de Mariane. HARPAGON.- N’as-tu rien mis ici dedans ? HARPAGON.- Comment ? Acte I ===== Scène I-----VALERE, ELISE. ÉLISE.- Ah ! Prenez ce temps pour lui parler ; et ne lui découvrez de notre affaire, que ce que vous jugerez à propos. ; et vingt pistoles rapportent par année dix-huit livres six sols huit deniers, à ne les placer qu’au denier douze [29] Au denier douze : à un denier d’intérêt pour onze prêtés, soit 8,33%. ÉLISE.- Non, Valère, je ne puis pas me repentir de tout ce que je fais pour vous. [8] La servante : Dame Claude, dont Valère dira (V, 3) : "Elle a été témoin de notre engagement.". [9] Que par leur conduite : que conduits par eux, qu’en suivant leur avis. ÉLISE.- Mais a-t-on jamais vu un père marier sa fille de la sorte ? 1 Le monologue est une convention théâtrale : le personnage parle seul. VALÈRE.- Hé quoi, charmante Élise, vous devenez mélancolique, après les obligeantes assurances que vous avez eu la bonté de me donner de votre foi ? Ne bougez, je reviens tout à l’heure. Un homme mûr, prudent et sage, qui n’a pas plus de cinquante ans, et dont on vante les grands biens. HARPAGON.- Oui, tu m’obligeras. HARPAGON.- Et je ne me plaindrais pas, comme je fais, que le temps est misérable. HARPAGON.- Ce serait une bonne affaire pour moi. LA FLÈCHE.- Je n’ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard ; et je pense, sauf correction [i] Sauf correction : formule dont on se sert pour modifier et, en quelque sorte, rétracter d’avance ce qu’on va dire. [40] Tenir la bride haute à quelqu’un : "le diriger, le traiter sévèrement" (Littré). Sauf correction : formule dont on se sert pour modifier et, en quelque sorte, rétracter d’avance ce qu’on va dire. [i] Barrette : "bonnet dont on use en Italie. Qu’avez-vous à me dire ? [39] Qu’en tournant : que par des détours. [10] N’étant prévenus d’aucune folle ardeur : n’ayant aucune folle prévention, n’étant possédés a priori d’aucune folle ardeur. HARPAGON.- C’est bien à toi, pendard ; à me demander des raisons : sors vite, que je ne t’assomme. ÉLISE.- Hélas ! ÉLISE.- Hélas ! Vous savez que sur ce chapitre on n’en peut pas dire de bien. VALÈRE.- Après cela, résistez à mes remontrances. HARPAGON.- Un peu de patience. VALÈRE.- Oui, l’argent est plus précieux que toutes les choses du monde ; et vous devez rendre grâces au Ciel, de l’honnête homme de père qu’il vous a donné. (3 points) à tous leurs besoins le peu de bien. HARPAGON.- Y a-t-il longtemps que vous êtes là ? Le moyen de résister à une raison comme celle-là ? Correction DS n°4 – Séquence : Le théâtre – 12 décembre. [15] Leur discrète conduite... : elles ont bien de la peine, malgré la sagesse avec laquelle elles règlent leurs dépenses, a couvrir tous leurs besoins avec les petites ressources qu’elles peuvent avoir. Acte I. Scène I et II : L’exposition. Ne voilà pas de mes mouchard [17] Mouchard : "espion qui s’attache à suivre secrètement une personne pour en donner des nouvelles à la justice" (Dictionnaire de l’Académie, 1694). Mais vous, de votre part, agissez auprès de votre frère, et servez-vous de l’amitié qui est entre vous deux, pour le jeter dans nos intérêts. Tais-toi. Dix mille écus en or chez soi, est une somme assez... (Ici le frère et la sœur paraissent s’entretenant bas.) HARPAGON.- Oui. [6] Domestique se disait au XVIIe siècle de toute personne appartenant à la maison d’un grand seigneur ou d’un maître fortuné : Valère a été engagé par Harpagon comme intendant. VALÈRE.- Hé quoi, charmante Élise, vous devenez mélancolique, après les obligeantes assurances que vous avez eu la bonté de me donner de votre foi ? Ceux qui le disent, en ont menti. 2. HARPAGON. Êtes-vous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses, et faites sentinelle jour et nuit ? Elise L'avare Acte I 6 Voilà de mes damoiseaux flouets [34] Voilà de mes damoiseaux flouets : voilà de mes petits jeunes gens fluets, sans aucune santé. [35] Vous ne pouvez pas que vous n’ayez raison : il ne se peut pas que vous n’ayez raison. mon père : c’est que je joue ; et comme je suis fort heureux, je mets sur moi tout l’argent que je gagne. Éloignons-nous un peu, pour nous achever notre confidence ; et nous joindrons après nos forces pour venir attaquer la dureté de son humeur. ne suffit pas pour attacher un haut-de-chausses ? HARPAGON.- Les autres [18] Cette scène s’inspire de l’Aululaire de Plaute, où Euclion demande à voir "la troisième main" de Strobile. HARPAGON.- Fais, fais. Mise en scène par Molière elle eu une grand succès. [26] L’état : "la manière somptueuse, simple ou modeste dont on s’habille. VALÈRE.- Ah ! ÉLISE.- Oui, j’en passerai par ce qu’il dira. ÉLISE.- J’en vois beaucoup, mon frère, dans les choses que vous me dites ; et pour comprendre ce qu’elle est, il me suffit que vous l’aimez. Elle se prend d’un air le plus charmant du monde aux choses qu’elle fait, et l’on voit briller mille grâces en toutes ses actions ; une douceur pleine d’attraits, une bonté toute engageante, une honnêteté adorable, une... Ah ! Certes... VALÈRE.- Il est bon de lui tenir un peu la bride haute [40] Tenir la bride haute à quelqu’un : "le diriger, le traiter sévèrement" (Littré). Il contrefait sa révérence.- Et moi, ma petite fille ma mie, je veux que vous vous mariiez, s’il vous plaît. Enfin j’ai voulu vous parler, pour m’aider à sonder mon père sur les sentiments où je suis ; et si je l’y trouve contraire, j’ai résolu d’aller en d’autres lieux, avec cette aimable personne, jouir de la fortune que le Ciel voudra nous offrir. HARPAGON.- Et moi, j’ai quelque chose aussi à vous dire à tous deux. CLÉANTE.- Ah ! Soupçonnez-moi de tout, Élise, plutôt que de manquer à ce que je vous dois. Agitation du personnage Phrases nominales, interjections, rythme saccadé, accélération du rythme,Le personnage seul en scène adresse d ˇabord son cri désolé « Au voleur » à la cantonade, à qui à qui voudra l ˇentendre (l. 1-2) il semble ensuite se parler à … [12] Une bonne femme de mère : une mère âgée. ; que n’étant prévenus [10] N’étant prévenus d’aucune folle ardeur : n’ayant aucune folle prévention, n’étant possédés a priori d’aucune folle ardeur. HARPAGON.- Oui, de pareils discours, et les dépenses que vous faites, seront cause qu’un de ces jours on me viendra chez moi couper la gorge, dans la pensée que je suis tout cousu de pistoles. Le riche et avare Harpagon a deux enfants : Élise, amoureuse de Valère, un gentilhomme napolitain au service de son père en qualité d'intendant, et Cléante, qui souhaite épouser Mariane, une jeune orpheline sans fortune. La nature, ma sœur, n’a rien formé de plus aimable ; et je me sentis transporté, dès le moment que je la vis. Harpagon. Individualisme, proche de ses sous, intérêt pour le confort matériel... L'argent obsède les bourgeois que Molière ne manque pas de railler ! HARPAGON.- Mais qui est-ce que tu entends par là ? (1682). VALÈRE.- Non. Car enfin, peut-on rien voir de plus cruel, que cette rigoureuse épargne qu’on exerce sur nous ? ÉLISE.- Je suis très humble servante au seigneur Anselme ; mais, avec votre permission, je ne l’épouserai point. CLÉANTE.- Toute honnête, et pleine d’esprit. que cette sécheresse étrange où l’on nous fait languir ? que je fais pour vous. VALÈRE.- C’est vous, Monsieur, sans contredit. Je me représente à toute heure ce péril étonnant, qui commença de nous offrir aux regards l’un de l’autre ; cette générosité surprenante, qui vous fit risquer votre vie, pour dérober la mienne à la fureur des ondes ; ces soins pleins de tendresse, que vous me fîtes éclater après m’avoir tirée de l’eau ; et les hommages assidus de cet ardent amour, que ni le temps, ni les difficultés, n’ont rebuté, et qui vous faisant négliger et parents et patrie, arrête vos pas en ces lieux, y tient en ma faveur votre fortune déguisée, et vous a réduit, pour me voir, à vous revêtir de l’emploi de domestique [6] Domestique se disait au XVIIe siècle de toute personne appartenant à la maison d’un grand seigneur ou d’un maître fortuné : Valère a été engagé par Harpagon comme intendant. HARPAGON.- Hors d’ici tout à l’heure, et qu’on ne réplique pas. CLÉANTE.- Je suis bien aise de vous trouver seule, ma sœur ; et je brûlais de vous parler, pour m’ouvrir à vous d’un secret. ÉLISE.- Mais que ne tâchez-vous aussi à gagner l’appui de mon frère, en cas que la servante [8] La servante : Dame Claude, dont Valère dira (V, 3) : "Elle a été témoin de notre engagement." VALÈRE.- Mais pourquoi cette inquiétude ?

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