Strasbourg : le zoo de l’Orangerie quitte le groupe de travail

Mise en place par la mairie, une commission doit faire évoluer le zoo. Alors que Code animal a proposé des pistes de replacement des animaux, l’association des Amis du zoo a demandé son exclusion des débats. Avant de déserter la table des négociations.
Cage des macaques de Tonkean, août 2015

Les lynx ? « Ils en ont encore pour cinq ans, qu’on les laisse mourir ici tranquillement. » Les singes ? « Ils sont magnifiques à voir. » Éloigné, très éloigné, de toute préoccupation de bien-être animal, Nicolas Herrenschmidt s’opposait par ces mots à tout replacement des animaux sauvages captifs de « son » zoo, celui de l’Orangerie, à Strasbourg (1).

Un établissement au statut particulier puisque, si l’association qui le gère, présidée par Nicolas Herrenschmidt, est bien propriétaire des animaux, le terrain, lui, appartient à la mairie. Et le zoo entier ne pourrait survivre sans les subventions d’envergure que lui attribue, chaque année, la municipalité (environ 270 000 euros annuels). Mais sous la pression de Strasbourgeois attristés par les conditions de vie des animaux et suite à la plainte déposée par Code animal pour mauvais traitements, l’équipe municipale a fini par mettre en place un groupe de travail pour trouver un autre avenir à la structure, comme aux 130 animaux qui y sont détenus.

Début novembre, le groupe inaugurait ses premiers travaux par une visite organisée sur place par l’adjointe au maire, Christel Kohler, qui le dirige. Code animal n’était pas présente ce jour-là. « Nous étions conviés, en tant qu’association à l’origine d’une plainte contre le zoo, à participer à la commission, indique le président de Code animal, Franck Schrafstetter. Jusqu’à ce que l’adjointe au maire nous demande de nous retirer, monsieur Herrenschmidt ayant conditionné sa participation à notre absence. Nous avons accepté ce retrait afin que les débats puissent se poursuivre. »

Ce qui n’a pas empêché le patron des Amis du zoo de crier à l’absence de « débat démocratique » au lendemain de la visite (2), avant de claquer la porte du groupe de travail, estimant qu’il ne s’agissait pas « du forum adapté pour traiter le sujet » (3).

Du côté des élus, le consensus semblait pourtant se dessiner autour d’un projet excluant les animaux « exotiques » du futur zoo. Pour l’adjoint Éric Schultz, par exemple, « les lynx, les singes et les aras n’ont plus rien à y faire ». Une piste d’autant plus solide que Code animal a d’ores et déjà fait des propositions de replacement de presque tous les animaux, dans des refuges ou des sanctuaires. Les lynx pourraient ainsi finir leurs jours dans un parc de la Forêt noire, en Allemagne. Bien plus « tranquillement » que dans le minuscule enclos bétonné du zoo de Strasbourg.

  1. Dernières Nouvelles d’Alsace, 11 novembre 2015.
  2. Dernières Nouvelles d’Alsace, 15 novembre 2015.
  3. Dernières Nouvelles d’Alsace, 22 novembre 2015.

 

Aidez-nous !

Exclue du groupe de travail, Code animal n’en reste pas moins un interlocuteur de la mairie de Strasbourg quant à l’avenir du zoo de l’Orangerie. De plus, la plainte déposée en 2013 est toujours en cours. Vous pouvez nous aider à travailler au sauvetage des animaux du zoo : faites un don en ligne sur notre site Code-animal.com. Il sera utilisé pour financer d’éventuels frais de justice supplémentaires et nos actions en direction des sauvetages et des refuges susceptibles d’accueillir les animaux.

Publié le: 
25/11/2015