Des zoos dans la crise

Tigre au zoo par Manon

Faute de pouvoir équilibrer son budget, comme le lui ordonne la Constitution, l’État américain du Minnesota a été forcé de fermer la plupart des services publics. Peuplé de 5,3 millions d’habitants et grand comme la moitié de la France, le Minnesota présente un trou de 5 milliards de dollars dans ses caisses. En faillite, le gouvernement a dû mettre la clé sous la porte, renvoyant chez eux 22 000 fonctionnaires, et suspendre les activités de la majorité des services publics. Ainsi le zoo a dû fermer pendant deux jours. Heureusement, la juge Kathleen Gearin a statué en faveur du zoo et de son personnel en décidant que le financement du zoo n’était pas assujetti à l’arrêt. Le coup financier de ces deux jours de fermeture pour le zoo du Minnesota, en pleine période de fête de l’Independence Day, est estimé entre 100,000 et 160,000 dollars.

Plusieurs pays Européens sont aussi menacés de faillite et nous pouvons nous interroger sur le devenir de leurs zoos en temps de crise. Comment assurer les coûts de cette industrie du loisir ? Pour une famille qui peine à subvenir à l’essentiel une sortie au zoo privé devient un luxe et les zoos publics, subventionnés par les impôts, devront eux aussi se serrer la ceinture. Faire tourner un zoo coûte cher et déjà bien des zoos européens n’offrent pas de bonnes conditions de vie à leurs pensionnaires.

Mais une crise bien plus grave est à venir, celle de la fin du pétrole à l’horizon 2050 et, bien avant cela, l’augmentation de son prix par la spéculation. Pour faire fonctionner un zoo, il faut du pétrole pour acheminer la nourriture, matériaux et matériels, transporter les animaux etc, de plus, le prix des denrées alimentaires augmentera également, leur production étant étroitement liée à l’or noir. Lorsqu’on sait que, pour exemple, un lion mange en moyenne sept kilos de viande par jour ou qu’un éléphant a besoin de 150 à 260 kg de nourriture (fourrage, fruits, légumes) on mesure l’ampleur du problème.

Que deviendront ces animaux en temps de crise ? Les espèces locales pourront mieux s’en sortir mais pour les animaux exotiques maintenus dans des conditions de vie artificielles et coûteuses, qui vivent sur un continent et sous un climat inadéquats, que se passera-t’ il ? Et quel gouvernement visionnaire et responsable aura le courage d’anticiper ces questions ?

Publié le: 
07/07/2011