Conférence “Dolphinaria-Free Europe” – 1re partie

Code Animal s’est rendu au Parlement européen de Strasbourg les 12 et 13 mars 2014 pour assister à la projection de “Blackfish” et participer à l’Intergroupe sur la captivité des cétacés dans les delphinariums européens (événement organisé par ENDCAP).

Intervenants

  • Samantha Berg: ancienne dresseuse à Sea World qui a travaillé avec Tilikum
  • Dr Naomi Rose: biologiste marine qui étudie les cétacés depuis 20 ans
  • Niels van Helk: coordinateur EEP (EAZA) des tursiops au delphinarium de Harderwijck (Pays-Bas)

Programme

Les orques et les dauphins ne peuvent pas survivre en captivité.

Nous avons ressenti que le sujet avait réellement été soulevé pendant ces deux jours. Les députés européens présents s’accordent sur le fait que les orques et les dauphins ne peuvent pas survivre en captivité. On leur administre d’ailleurs régulièrement  des antibiotiques et des antidépresseurs (Diazepam par exemple). Le taux de mortalité infantile en captivité tourne autour de 5 à 7% pour les dauphins souffleurs (tursiops) contre 4% à l’état sauvage et autour de 6 à 8% chez les orques contre 2,3% à l’état sauvage. Les trois points indispensables au bien-être de ces mammifères marins sont l’espace, le groupe social et la qualité de l’environnement (qualité de l’eau et enrichissement du milieu). Il est certain que ces trois points ne peuvent être assurés dans un espace restreint tel qu’un delphinarium.

Delphinarium: zoo ou cirque?

Se rajoutent aux problèmes de la captivité ceux qu'engendrent le dressage et les spectacles. Nous avons aussi soulevé la question suivante: un delphinarium doit-il être considéré comme un cirque ou comme un zoo sur le plan législatif?

À travers le monde, plusieurs attaques d’orques et de dauphins contre des dresseurs ou le public prouvent la psychose engendrée par la captivité et le dressage.

La réponse de l’EAZA

Selon l’EAZA, l'Association européenne des zoos et des aquariums, la gravité des atteinte à l’environnement dans les mers et les océans fait que ces animaux ont besoin d’être protégés par l’homme en captivité afin que les espèces puissent être préservées. Naomi Rose a alors bien fait de rappeler que la pollution des mers et des océans ne se réduit pas malgré la sensibilisation du public à cette problématique via les delphinariums, et que les individus détenus captifs ne servent pas à repeupler les populations sauvages. Bien au contraire, des prélèvements d’individus sauvages sont encore suspectés.

Le représentant de l’EAZA nous dit aussi que les taux de reproduction chez les tursiops sont bons, et que donc, des animaux qui se reproduisent sont des animaux heureux. Nous avons informé M. Van Helk qu’il a omis de mentionner les problèmes d’inceste en captivité, tant chez le dauphin que chez l’orque et nous lui avons  demandé quelle était la réaction de l’EAZA dans ces cas? Selon eux, il y a très peu de cas d’incestes dans les delphinariums européens et la solution est de séparer les familles. Rappelons qu’à l’état sauvage, les orques restent toute leur vie dans le clan familial...

Affaire à suivre…

La session parlementaire touchant à sa fin, nous devons réfléchir aux axes et en poser les bases pour la prochaine session. Il faudra alors apporter des preuves scientifiques aux députés européens et trouver une solution de “recyclage” d’activité pour ces entreprises. Rappelons qu’une orque vaut dans les 5 millions de dollars…

Le débat continue les 17 et 18 mars à Bruxelles où nous présenterons la situation des delphinariums en France et le projet d’Amnéville. Nous espérons aussi soulever la question de l’éthique, un peu délaissée dans les discussions.

Site officiel du film BLACKFISH

Publié le: 
15/03/2014